Les chats errants, protégés .
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Les chats errants participent à la régulation des rongeurs. La mairie veut en prendre soin tout en contrôlant le nombre de félins.
Protection et gestion des populations félines urbaines. » C'est l'objet de la convention présentée lors du dernier conseil municipal, et que Martine Lignières-Cassou s'apprête à signer.
Certains diront qu'il y a peut-être d'autres chats à fouetter à Pau pour la mairie. D'autres estimeront que la problématique n'est pas à sous-estimer. Et pas simplement parce qu'on a une affection particulière pour l'animal en question. D'abord parce que l'utilité du chat errant, ou « libre » comme préfèrent l'appeler les sympathisants de la cause féline, est reconnue.
Il participe à la régulation des populations de rongeurs (et notamment les rats) et à l'élimination des cadavres d'animaux. « Ils ont un droit de vie dans la ville », estime ainsi Pascal Boniface, l'adjoint en charge de l'environnement et du développement durable. Mais aussi parce qu'il ne faut pas que ces chats soient trop nombreux. « On est là pour encadrer leur liberté, poursuit l'adjoint. Car si cette population n'est pas gérée, elle se multiplie et il y a des nuisances. C'est ce qui se passe avec les pigeons. »
Les problèmes générés par une population de chats errants trop élevée ? « Ce sont les conflits de territoire, les luttes pour l'accouplement et les dérangements pour les riverains qui vont avec, sans oublier le risque sanitaire avec les maladies colportées », détaille Patrice Chauvin responsable de la mission « Développement durable » à la Ville. Pour le technicien, il y a donc « un équilibre à trouver ». Objectif affiché par la municipalité : « maintenir une population de chats libres compatible avec les exigences de salubrité publique et de quiétude des habitants ».
Le travail de passionnés
Mais voilà qui nécessite un suivi quotidien : campagne de stérilisation et de marquage des chats, nourrissage, recueil de chats en vue de l'adoption d'animaux abandonnés, et parfois même prise en charge des frais vétérinaires ou de soins pour les propriétaires en difficulté financière.
La mairie ne part pas de zéro. Depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000, trois associations de protection et de gestion des populations félines ont vu le jour sur le secteur de Pau. Elles sont animées par des passionnés qui y sont souvent allés de leur poche. Grâce à cette mobilisation, 5 points de nourrissage et de capture ont pu être installés il y a quelques années. Et la population de « chats libres » est passée de 600 à 700 individus, selon Patrick Chauvin, à 450 environ aujourd'hui, selon une estimation faite en 2009 par les associations. « L'idée, c'est de rester dans ces eaux-là », indique Patrick Chauvin.
Afin d'y parvenir, la municipalité a choisi de contractualiser avec les associations par le biais d'une convention sur 3 ans. D'un côté ces dernières s'engagent à effectuer les captures, stériliser les animaux à raison d'une centaine par an, utiliser les cabanes de nourrissage, informer la population pour améliorer la prévention de l'abandon. Et prévenir aussi d'éventuels actes de malveillance. De l'autre, la Ville assure un total de 12 600 euros de subventions, garantit l'aménagement et l'entretien des cabanes, et s'engage à faire un bilan une fois par an.
Une forme de reconnaissance pour les bénévoles qui oeuvrent depuis des années, et parfois sous les quolibets, pour la protection des chat libres.
>> « Les abandons, cela existe tous les jours »
Pierre Louys, président de l'Association béarnaise pour la protection des chats, témoigne.
Ceux qui ont oeuvré jusqu'à présent pour la protection et la gestion des chats « libres », sont des passionnés qui ne comptent guère leur temps et leur argent. Pierre Louys est de ceux-là.
Comment avez-vous commencé à vous occuper des chats « libres » ?
On a vu un chat perdu avec ma femme. On l'a attrapé, stérilisé, puis on lui a donné à manger. Depuis on a récupéré pas mal de chats errants dans Pau et les environs. On les a mis sur le terrain d'une de nos sociétaires à Bielle et on leur donne à manger tous les jours. Pour les autres, nous nous rendons sur certains foyers de concentrations, et nous les nourrissons également après les avoir stérilisés.
Pourquoi, selon vous, faut-il s'en occuper ?
Il faut s'en occuper parce que ce sont nos compagnons. Comme les chiens et les chevaux. Et puis s'ils sont dans la rue c'est qu'on les y a mis. Soit à cause d'un déménagement, soit par désintérêt. Les abandons, ça existe tous les jours. Souvent, on se fait insulter par les riverains qui nous disent que l'on ferait mieux de s'occuper des enfants malheureux. Mais eux, ils ont la Ddass. Les chats, ils n'ont rien.
Cette activité vous coûte-t-elle de l'argent ?
Rien que pour le nourrissage, j'en suis à 800 euros par mois pour une centaine de chats. On reçoit quelques bons de l'association de Brigitte Bardot pour la stérilisation, mais pas beaucoup non plus. Alors la convention signée avec la mairie va dans le bon sens.
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